Fonder de nouveaux projets pour s'attaquer à des problèmes essentiels

Benjamin Todd (80,000 Hours)
27/2/2025

Cet article est une traduction de Founder of new projects tackling top problems par Benjamin Todd, fondateur de l'organisation 80,000 Hours.


En 2010, un groupe de fondateurs ayant de l'expérience dans les affaires, la médecine pratique et la biotechnologie a lancé un nouveau projet : Moderna, Inc.

En observant les récentes recherches révolutionnaires sur l'ARN, ils ont réalisé qu'il était possible d'utiliser cette technologie pour créer rapidement de nouveaux vaccins pour un large éventail de maladies. Mais peu d'entreprises existantes se concentraient sur cette application.

Ils ont donc décidé de fonder une entreprise. Dix ans plus tard, ils étaient parfaitement positionnés pour mettre au point un vaccin très efficace contre le Covid-19, en l'espace de quelques semaines. Ce vaccin a joué un rôle majeur pour enrayer la pandémie et a probablement sauvé des millions de vies.

Cela montre que trouver une lacune importante dans un domaine focalisé sur des problème pressants et fonder une organisation qui comble cette lacune, est peut-être l'une des choses les plus impactantes que vous puissiez faire – surtout si cette organisation arrive à persister et continue à se développer sans vous.

En bref: Fonder une nouvelle organisation pour s'attaquer à un problème pressant à l'échelle mondiale peut avoir un très fort impact. Cela implique d'identifier une lacune dans un domaine qui se focalise sur des problèmes pressants, de formuler une solution, de l'étudier, puis d'aider à construire une organisation en investissant dans la stratégie, l'embauche, la gestion, la culture, et ainsi de suite – idéalement en construisant quelque chose qui pourra continuer sans vous.

Si cette carrière vous convient, c'est peut-être le meilleur moyen pour vous d'avoir un impact social.

Niveau d'évaluation

Basé sur une enquête de profondeur moyenne3.

Pourquoi la création d'un nouveau projet pourrait-elle avoir un fort impact ?

Si vous parvenez à identifier une lacune importante dans ce qui est nécessaire pour s'attaquer à un problème pressant et à créer une organisation pour combler cette lacune, il s'agit là d'une voie très prometteuse pour avoir un fort impact.

Mais voici d'autres raisons pour lesquelles cette voie nous semble particulièrement attrayante, à condition que vous ayez une idée convaincante et l'adéquation personnelle nécessaire – ce que nous aborderons dans la section suivante.

Tout d'abord, parmi les problèmes qui nous semblent les plus pressants, il y a déjà de nombreuses idées de nouvelles organisations qui semblent pouvoir avoir un fort impact. Mais il y a relativement peu de personnes capables de les mettre en œuvre.

C'est probablement parce que les compétences nécessaires pour fonder une organisation sont rares, ce qui signifie que si vous possédez ces compétences, les utiliser est une action à fort impact.

En outre, les personnes qui donnent et se préoccupent des problèmes sur lesquels nous nous concentrons aimeraient souvent donner plus d'argent chaque année si seulement il y avait plus de projets qui répondaient à leurs critères d'efficacité.

Encore une fois, cela signifie que si vous pouvez créer une organisation suffisamment efficace, il est possible de collecter des millions de dollars relativement rapidement. Cela s'est déjà produit.

Deuxièmement, la création d'une organisation fait usage d'un effet de levier. En créant un système et une équipe amplifiables pour mettre en œuvre un programme à fort impact, grâce aux économies d'échelle, vous pouvez réaliser beaucoup plus que vous ne pourriez le faire individuellement. En outre, si l'organisation peut continuer à exister sans que vous y travailliez, cet impact peut perdurer dans l'avenir.

De manière plus générale, la création de nouvelles organisations est un exemple d’une approche à faible probabilité mais à fort impact, et ces organisations sont souvent particulièrement prometteuses pour les raisons que nous soulignons dans notre article sur les raisons d'être plus ambitieux·se.

Même une chance modérée de succès dans des projets à fort impact pourrait être considérée comme l'une des voies les plus influentes que vous puissiez emprunter. (Mais nous pensons également que vous devez veiller à limiter les risques.)

Enfin, selon votre personnalité, fonder un projet peut également figurer parmi les meilleures options pour constituer votre capital professionnel, car c'est impressionnant (même si vous échouez), et vous aurez énormément de choses à apprendre. (Cependant, de nombreuses personnes apprennent mieux dans un environnement plus structuré où elles peuvent bénéficier d'un mentorat rapproché, plutôt que d'apprendre sur le tas ou d'adopter l’approche du « nager ou couler » que l'on trouve souvent dans le monde de l'entrepreneuriat.)

Vous avez peut-être remarqué qu'un grand nombre des raisons qui rendent potentiellemnt impactante la création d'une organisation la rendent également difficile. Nous vous conseillons donc de ne pas choisir à la légère de vous engager dans cette voie.

Dans la section suivante, nous abordons les exigences et prérequis.

Que faut-il pour réussir ?

Fonder une organisation à impact social performante n'est pas chose facile.

Nous parlons souvent à des personnes qui décident d'abord de devenir entrepreneurs et qui cherchent ensuite une idée à mettre en œuvre. Cette démarche aboutit souvent à une idée qui semble raisonnable, mais qui n'est pas vraiment extraordinaire. Ce n'est pas non plus la meilleure façon de rester motivé pendant les 5 à 10 ans dont vous aurez probablement besoin pour faire décoller votre projet.

Voici quelques-unes des choses dont vous avez besoin pour réussir.

Une idée suffisamment bonne

Cela semble évident, mais il n'est pas facile de trouver une bonne idée.

Une fois que vous avez identifié un problème pressant, il est difficile de déterminer ce qui est le plus important pour résoudre ces problèmes et quelles sont les lacunes restantes qui sont les plus pressantes.

Il est alors encore plus difficile de déterminer comment mettre en place une organisation capable de combler ces lacunes, de lever des fonds, d'attirer une équipe suffisamment compétente et d'amplifier ses activités.

En outre, si le monde de l'action sociale n'a pas une approche particulièrement efficace (surtout comparé au monde du business), il l'est suffisamment pour que les idées les plus évidentes aient généralement déjà été adoptées.

Pour trouver une idée géniale qui n'a pas encore été adoptée, il faut donc généralement disposer d'une sorte d'« avantage » par rapport aux autres personnes intéressées par l'action sociale, par exemple en découvrant quelque chose de nouveau ou en étant beaucoup plus motivé que les autres par l'idée en question. Et pour trouver un tel avantage, il faut souvent disposer d'une expertise importante sur un problème pressant ou avoir la chance de tomber sur une idée que d'autres ont négligée.

C'est l'une des raisons pour lesquelles les grandes idées de startup émergent souvent de projets amusants dont on ne s'attend pas à ce qu'ils se transforment en organisations.

Vous devez être capable de convaincre les donateurs

D'un point de vue plus pratique, vous devrez convaincre les bailleurs de fonds que votre idée vaut la peine d'être financée par leurs ressources (que vous collectiez des dons en tant qu'organisation à but non lucratif ou des investissements en tant qu'organisation à but lucratif).

Les donateurs qui souhaitent maximiser leur impact ne devraient accepter de financer des projets qu'à partir d'un certain ratio de coût-efficacité, en fonction de leur estimation de l'efficacité avec laquelle ils pourront déployer les fonds à long terme.

Vous ne pourrez donc lancer votre projet que si vous parvenez à convaincre les bailleurs de fonds qu'il a des chances raisonnables d'être plus efficace que ce seuil (en savoir plus). Les seuils varient d'un bailleur de fonds à l'autre et ne sont souvent pas explicites.

En règle générale, voici quelques-unes des caractéristiques que les bailleurs de fonds avec lesquels nous travaillons le plus souvent recherchent dans les idées et les projets qu'ils souhaitent soutenir :

  • Domaine : Le projet aborde-t-il l'un des problèmes les plus pressants ?
  • Solution : Vous concentrez-vous sur une intervention qui a au moins une chance de faire une grande différence par rapport au problème ? Avez-vous découvert une lacune importante dans le domaine ? (Voir les dons-paris.) Ou bien votre projet est-il amplifiable, fondé sur des preuves et avec un bon rapport coût-efficacité ?
  • Avez-vous une bonne équipe ?
  • Pensez-vous avoir les compétences nécessaires pour mettre en place une organisation qui fonctionne bien et qui est amplifiable ?

De nombreux bailleurs de fonds d'organisations à but non lucratif ne sont pas aussi systématiques et donnent davantage en fonction des projets qu'ils trouvent enthousiasmants. Collecter des fonds auprès de ce type de donateurs peut vous aider à démarrer, mais il s'agit souvent d'une source de financement moins fiable.

L'un des avantages des bailleurs de fonds qui ont un seuil clair est que, si vous le franchissez, ils seront disposés à vous accorder un financement de plus en plus important à mesure que vous amplifierez votre projet (jusqu'à ce que vous atteigniez des rendements décroissants).

Il peut être plus difficile d'impressionner les bailleurs de fonds que vous ne le pensez, pour les raisons suivantes :

  • L'excès d'optimisme – les estimations du rapport coût-efficacité régressent généralement vers la moyenne lorsqu'elles sont réalisées avec plus de soin. Les programmes pilotes ont généralement un rapport coût-efficacité nettement supérieur à celui de la version amplifiée d'un programme.
  • L'impact contrefactuels – par exemple, si un organisme de bienfaisance semble récolter 100 dollars, une partie de cet argent aurait été donnée de toute façon, ce qui doit être soustrait de l'estimation.
  • Le coût d'opportunité de la main-d'œuvre investie dans le projet – si vous embauchez des personnes qui auraient pu avoir un impact positif par ailleurs, par exemple en gagnant pour donner, leur « coût » effectif pourrait être bien plus élevé que leur salaire.
  • Les façons indirectes dont le projet pourrait avoir un impact négatif ou affecter d'autres personnes essayant de faire le bien – par exemple, il pourrait créer des risques en matière de relations publiques.
  • La préférence pour le présent réduit les bénéfices d'un projet qui met longtemps à porter ses fruits.

Bien qu'il vaille souvent la peine de tester de nombreuses idées pour voir si elles peuvent réussir, ce n'est pas chose facile et nous devons nous attendre à ce que la plupart des projets n'aboutissent pas.

Une idée qui vous motive vraiment

Les personnes qui réussissent à créer des organisations sont généralement extrêmement motivé·es par leur idée et ont du mal à imaginer travailler sur autre chose. Ce niveau de motivation est souvent nécessaire pour mener à bien une idée en dépit de difficultés telles que le départ de membres clés de l'équipe, l'insuffisance d'une collecte de fonds ou l'échec de projets importants – autant de situations que traversent la plupart des projets.

C'est une autre raison pour laquelle essayer de trouver des idées de façon théorique ne fonctionne souvent pas. Pour atteindre le niveau d'investissement requis, il faut souvent travailler dans le domaine pendant des années, jusqu'à ce qu’une lacune commence vraiment à vous gêner.

Dans le cas de 80 000 Hours, ma motivation venait en partie de la volonté de résoudre un problème que j'avais réellement : je me posais plein de questions sur la manière d'avoir un fort impact grâce à ma carrière, mais les ressources existantes n'y répondaient pas ou donnaient des réponses qui semblaient erronées. Je ne pouvais pas laisser les gens se tromper sur Internet, et c'est ce qui m'a poussé à me lancer.

Cela dit, nous avons vu des personnes vraiment motivées par un problème particulier (comme l'élevage industriel), ou même par le fait de faire le bien et l'altruisme efficace en général, et cela leur a donné suffisamment de motivation pour fonder une organisation, même sans être intensément motivées par le programme particulier qu'elles mettaient en œuvre. Et dans le domaine des organisations à but non lucratif, adopter une approche « descendante » pour trouver une idée peut parfois fonctionner.

Le fait d'avoir une équipe fondatrice avec laquelle vous aimez vraiment travailler est également un facteur très important.

Potentiel de leadership

Diriger une organisation à fort impact social requiert des compétences importantes et notamment un certain potentiel de leadership – soit la capacité de développer une vision et d'inspirer les gens à la réaliser.

De nombreux fondateurs qui semblent remarquables aujourd'hui n’impressionnaient pas grand monde lorsqu'ils ont commencé. Vous ne devez donc pas écarter cette voie si vous ne vous sentez pas l'âme d'un chef d'entreprise aujourd'hui. Mais vous pouvez rechercher des signes de potentiel à petite échelle, par exemple si vous arrivez à convaincre une ou deux personnes de soutenir l'idée et si vous avez souvent beaucoup d'idées sur les moyens d'améliorer les choses.

Compétences de généraliste

Les fondateurs ont tendance à être des généralistes – diriger une startup exige de jongler avec plus de tâches que ce que l'on peut réellement apprendre à faire « comme il faut ». Cela repose essentiellement sur la capacité et la volonté de gérer de nombreuses choses « juste assez bien » (généralement avec très peu de formation ou de conseils), et de concentrer son énergie sur les quelques choses qui valent la peine d'être faites « raisonnablement bien ».

Connaissance suffisante du domaine

Nous encourageons les gens à travailler sur des questions telles que la biosécurité et la sûreté de l'IA, qui nécessitent des connaissances spécialisées et des contacts. Vous pouvez souvent acquérir ces connaissances en l'espace d'un an environ si votre priorité est de rencontrer des gens dans le domaine (bien qu'il soit utile d'avoir plus d'expérience que cela).

Dans le monde lucratif, l'expérience dans le secteur et l'âge sont tous deux corrélés à la probabilité de réussite, et nous nous attendons à ce qu'il en soit de même pour les projets visant à faire le bien1.

Le fait d'avoir ces relations peut également permettre d'éviter de nuire accidentellement au domaine.

Bon jugement

Les idées d'organisations à but non lucratif manquent souvent de bons mécanismes de retour d'information, corrélés aux résultats (comme le sont les revenus pour une entreprise lucrative par exemple). Cela signifie que le jugement du dirigeant sur les priorités majeures est beaucoup plus important. Il est facile de se concentrer sur un  aspect annexe, et de perdre de vue l'essentiel. (Pour en savoir plus sur comment développer votre jugement.)

La capacité, la volonté et la résilience nécessaires pour travailler sur quelque chose qui pourrait ne pas fonctionner

Tout le monde n'a pas la flexibilité nécessaire pour travailler pendant un certain temps sur un projet qui n'aboutira probablement pas. Vous pouvez essayer de réduire ce risque en testant d'abord votre idée à travers un projet secondaire. (Il est également important d'avoir un plan de secours, dont nous parlons dans notre cours de planification de carrière.)

Cela dit, il est facile d'exagérer les inconvénients d'un nouveau projet. Il se pourrait bien qu'il ne soit pas difficile de retrouver un emploi normal (surtout si vous avez un plan de secours spécifique et/ou si vous disposez d'une certaine épargne), et vous aurez probablement acquis un bon capital professionnel qui vous servira dans votre prochaine fonction.

Voici un article qui traite plus en profondeur des obstacles à l'entrepreneuriat dans le cadre du long-termisme.

Exemples de personnes suivant cette voie

Portrait d'Helen Toner

Helen Toner

Le Center for Security and Emerging Technology de Georgetown, fondé par Jason Matheny, Helen Toner et d'autres, est un exemple particulièrement intéressant d'organisation nouvellement créée. Au début de sa carrière, Helen a travaillé dans le conseil, avant d'obtenir un poste de recherche à GiveWell, puis à Open Philanthropy. Lorsque nous avons interviewé Helen dans notre podcast, la nouvelle organisation qu'elle avait contribué à créer de toutes pièces avait reçu une subvention de 55 millions de dollars de la part d'Open Philanthropy et était en bonne voie d'être le principal groupe de réflexion travaillant à l'intersection de l'IA et de la sécurité nationale aux États-Unis.

Portrait de Holden Karnofsky

Holden Karnofsky

Alors qu'il travaillait dans un fonds spéculatif, Holden a remarqué qu'il n'y avait pas de bonnes ressources disponibles pour déterminer comment donner ses revenus le plus efficacement possible. Pour remédier à ce problème, Holden et son collègue Elie Hassenfeld ont fondé GiveWell, un organisme de recherche chargé d'identifier les possibilités de dons les plus efficaces. Holden a ensuite cofondé Open Philanthropy2 avec Alexander Berger, un organisme de recherche et de financement qui aide les méga-donateurs tels que Dustin Moskovitz et Cari Tuna à faire don de leur fortune de la manière la plus efficace possible. Pour en savoir plus

Prochaines étapes si vous avez déjà une idée

Si vous avez déjà une idée qui vous motive, nous vous encourageons à la tester.

Même si elle n'aboutit pas, vous apprendrez probablement beaucoup de choses sur la création d'entreprise et sur le problème en question. La plupart des membres de notre communauté (et beaucoup de gens en général) apprécient de voir quelqu'un qui a essayé de faire quelque chose d'ambitieux et de difficile, même si cela n'a pas fonctionné. Vous finirez probablement avec un capital professionnel au moins aussi bon que celui que vous auriez eu autrement.

Les étapes suivantes consistent généralement à tester davantage votre idée, car le fait de commencer est souvent le moyen le plus rapide de savoir si les bailleurs de fonds et les personnes susceptibles d'être embauchées sont intéressés, à quelle vitesse vous pouvez progresser et quelles sont les principales incertitudes stratégiques. Cela peut signifier que vous essayez de développer votre idée en parallèle de votre emploi actuel ou, si vous disposez de la flexibilité nécessaire, vous pouvez chercher à travailler exclusivement sur votre idée pendant quelques mois.

Choisissez une version très petite et très simple de votre idée comme test. Une erreur extrêmement fréquente chez les fondateurs est d'essayer de faire beaucoup trop de choses à la fois. La plupart des meilleures startups ont une idée qui peut être expliquée simplement, même à grande échelle, et lorsque vous débutez, il est encore plus important de commencer petit.

Les gens sous-estiment la difficulté de bien faire une seule chose – mais faire quelque chose de bien à petite échelle est le meilleur moyen d'établir une relation de confiance avec les bailleurs de fonds et de débloquer plus de ressources pour faire passer votre idée à l'étape suivante.

En plus de commencer à petite échelle, essayez de concevoir un test qui puisse résoudre l'une de vos principales incertitudes concernant le projet. Trouvez une réponse à la question suivante : « Quelle est la validation minimale dont j'ai besoin pour justifier le prochain palier de financement ? » Puis exécutez la. Si cela fonctionne, passez au palier de développement suivant.

Puisqu'il est difficile de donner plus de conseils généraux, si votre idée de projet correspond à l'un de nos domaines de problèmes prioritaires ou à l'un des domaines prometteurs selon 80,000 Hours, nous serions ravis de vous parler.

Si vous êtes déjà plus avancé, vous pouvez :

Il existe également de nombreuses autres organisations qui peuvent vous aider en dehors de l'écosystème de l'altruisme efficace. Par exemple :

Au cours des deux premières années, vous vous en sortez probablement assez bien si votre organisation est dans une situation financière raisonnable, si elle n'a pas connu de catastrophe majeure et si elle a réussi à attirer des talents. Au-delà de ce délai, il est difficile de déterminer combien de temps vous devriez continuer votre projet.

Prochaines étapes si vous n'avez pas encore d'idée

Nous recommandons de travailler dans le domaine ou la cause dans lesquels vous souhaitez fonder votre organisation.

Vous pouvez rechercher presque n'importe quel emploi qui vous permette d'acquérir des compétences de création d'organisation ou qui vous permette de travailler dans le domaine concerné.

L'idéal serait probablement de travailler dans une organisation performante, de petite taille mais à croissance rapide qui se consacre à un problème pressant, car cela vous permettra d'apprendre à gérer ce type d'organisation.

L'idéal est d'occuper un poste de généraliste qui vous permette d'exercer les différentes compétences nécessaires à la gestion d'une organisation (par exemple, le recrutement, la stratégie, la gestion, les finances).

Si vous ne parvenez pas à trouver une organisation à fort impact et très performante, vous pouvez envisager de travailler dans une startup technologique à un poste de renforcement de l'organisation (ou tout autre type de poste de renforcement de l'organisation).

Vous pouvez également travailler dans une organisation très pertinente mais moins performante (bien que cela soit risqué), ou trouver un autre type de poste qui vous permette d'en apprendre davantage sur le domaine. Vous pourriez même travailler dans le domaine de la recherche appliquée ou de l'élaboration de politiques, car cela peut vous permettre de comprendre un problème mondial complexe et de repérer les lacunes du domaine.

Travailler dans le domaine concerné vous permettra d'acquérir des connaissances et des contacts pertinents, tout en vous donnant l'occasion de découvrir des lacunes que vous pourriez contribuer à combler. Vous aurez d'autant plus de chances d'y parvenir si vous êtes enthousiaste à l'idée d'explorer des idées en parallèle.

Une autre option consiste à trouver un poste qui vous permet ou vous encourage à explorer des idées de projets en parallèle. Par exemple, de nombreuses startups ont vu le jour pendant les études supérieures des personnes qui les ont créées. Vous pouvez également trouver un emploi  plus standard dans une entreprise qui compte de nombreux partenaires potentiels.

Il est difficile de savoir à quel point il faut être « dirigé » pour trouver une idée. Dans le monde lucratif, on dit souvent qu'on trouve les meilleures idées par hasard plutôt que par une recherche délibérée. On est aussi très sceptique sur le fait que quelqu'un puisse « recevoir » une idée de quelqu'un d'autre – l'idée étant que si vous n'avez pas trouvé l'idée vous-même, il est peu probable que vous soyez suffisamment motivé·e pour la faire fonctionner.

Il semble toutefois que ce soit un peu moins vrai dans le monde non lucratif. Nous pensons qu'il peut être intéressant d'étudier les idées d'autres personnes et de voir si elles vous motivent. Si vous disposez de la flexibilité nécessaire, vous pourriez envisager de prendre un congé de votre travail habituel pendant 3 à 12 mois  pour découvrir et tester des idées.

La création d'une entreprise à but lucratif visant uniquement la croissance plutôt que l'impact pourrait-elle constituer une bonne formation pour lancer plus tard une autre organisation à fort impact ? Vous apprendrez probablement beaucoup de choses, mais cela implique souvent un engagement de 5 à 10 ans. Ce n'est donc généralement pas la voie la plus efficace pour fonder un projet ayant un impact direct (même si cela peut vous apporter de l'argent et un bon capital professionnel).

Listes d'idées

Si vous souhaitez connaître les idées actuelles les plus prometteuses, nous vous encourageons nous contacter pour demander conseil, ou bien à postuler au service de conseil personnalisé de 80,000 Hours. Nous pourrons alors vous présenter à des personnes qui tentent de mettre en œuvre de nouveaux projets.

Pour vous donner une idée de ce qui existe, voici quelques-unes des meilleures listes publiques que nous connaissons :

Notes et références
  1. Dans un article sur l'âge et l'entrepreneuriat à forte croissance (Age and high-growth entrepreneurship) les auteurs écrivent : « Notre principale conclusion est que les entrepreneurs qui réussissent sont d'âge moyen, et non jeunes. Nous n'avons trouvé aucune preuve suggérant que les fondateurs âgés d'une vingtaine d'années sont particulièrement susceptibles de réussir. Au contraire, toutes les preuves indiquent que les fondateurs réussissent particulièrement bien lorsqu'ils créent des entreprises à l'âge moyen ou au-delà, tandis que les jeunes fondateurs semblent désavantagés. Sur les 2,7 millions de fondateurs aux États-Unis entre 2007 et 2014 qui ont créé des entreprises qui ont ensuite embauché au moins un salarié, l'âge moyen des entrepreneurs au moment de la création est de 41,9 ans. L'âge moyen des fondateurs des nouvelles entreprises dans le top 0.1 % des entreprises à plus forte croissance est de 45,0 ans. Les entrepreneurs qui réussissent le mieux dans les secteurs de la haute technologie ont un âge similaire. Il en va de même pour les fondateurs qui réussissent le mieux dans les régions entrepreneuriales des États-Unis. Si la prévalence des entreprises à forte croissance dont les fondateurs sont d'âge moyen s'explique en partie par la prévalence de la création d'entreprises par des personnes d'âge moyen, nous constatons également que la « moyenne au bâton » pour la création d'entreprises prospères augmente de façon spectaculaire avec l’âge. Un fondateur de 50 ans qui crée une entreprise a 1,8 fois plus de chances de réaliser une croissance dans la queue supérieure de la distribution qu'un fondateur de 30 ans. Les fondateurs âgés d'une vingtaine d'années sont ceux qui ont le moins de chances de réussir leur sortie ou de créer une entreprise dans le top 0.1 % des entreprises à plus forte croissance.» Pierre Azoulay et al. (2020) Age and high-growth entrepreneurship, American Economic Review: Insights, vol. 2, pp. 65–82.
  2. Open Philanthropy est le plus grand bailleur de fonds de 80 000 Hours.
  3. Cette revue est alimentée par des échanges avec des personnes ayant une expertise sur cette voie, une compréhension des meilleurs conseils existants, et une enquête approfondie sur au moins une de nos principales incertitudes concernant cette voie. Certains de nos points de vue ont fait l'objet de recherches approfondies, même s'il est probable qu'il subsiste des lacunes dans notre compréhension.

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