La souffrance des animaux est vaste : plus de 70 milliards de poules sont abattues chaque année dans le monde, souvent élevées dans des conditions sordides. En France, plus de 100 000 animaux terrestres sont abattus… chaque heure. Quant aux animaux aquatiques, ils sont encore plus nombreux à souffrir intensément de leurs conditions d’élevage ou de pêche.

Pourquoi est-ce important ?

Nous pensons que l'amélioration des conditions de vie des animaux est un domaine d’action prioritaire en raison de l’immense ampleur du problème. Coincés dans des espaces clos et surpeuplés, des milliards d’animaux en élevage intensif vivent souvent dans d'intenses souffrances tout au long de leur vie (que ce soient des poissons, des poules, des cochons…). Comme formulé dans le livre Solidarité animale : « Comment qualifier un monde où chaque jour sont tués plus d’animaux que le nombre total de personnes humaines ayant été tuées dans toutes les guerres de l’histoire ? »

La protection des animaux est extrêmement négligée. Aux États-Unis, moins de 3 % des contributions caritatives sont consacrées aux animaux. Sur ce montant, seuls 2 % environ sont consacrés aux animaux d'élevage. 

Néanmoins, de plus en plus de Français considèrent ce sujet comme étant important : d’après un rapport de France Générosités, la protection des animaux est la cause la plus plébiscitée, ex-aequo avec l’aide et la protection de l’enfance. Une large majorité (85 %) sont favorables à la fin de l’élevage intensif, et estiment insuffisantes les actions des politiques sur le sujet. Pour cette raison, un grand nombre de scientifiques et philosophes s’engagent sur cette question.

Parce que ce domaine ne reçoit pas l'attention qu'il mérite, votre soutien pourrait avoir un impact particulièrement important. En réduisant ou en éliminant l’élevage intensif, en œuvrant à modifier en profondeur notre rapport culturel aux animaux, en faisant pression pour des politiques plus respectueuses des animaux et en développant des alternatives aux produits d'origine animale, nous pouvons faire chuter la souffrance infligée aux animaux.

Les conditions des animaux en élevage intensif sont terribles

Souvent, quand nous pensons à l’élevage, l’image qui vient en tête est celle d’une vache broutant dans une prairie (et nous avons tendance à oublier que ses veaux ont probablement été tués). Néanmoins, les vaches représentent une très faible portion des animaux abattus : 0.06 % (même si cela représente tout de même 30 millions d’individus). La grande majorité des animaux tués sont plutôt des poissons et des poules.

Nombre d’animaux d’élevage tués annuellement en France, par personne et au total. Source. Voir les autres infographies faites par Apala.

Note : Ce graphique n’inclut pas les insectes d’élevage, qui représentent environ mille milliards d’animaux (hors vers à soie et cochenilles), ni non plus les crustacés d’élevage comme les crevettes.

Ce graphique n’inclut pas non plus les animaux morts pendant le processus d’élevage, avant d’arriver à l’abattoir, et qui s’élève parfois à 25 % des animaux abattus.

Plus de 90 % des animaux vertébrés d’élevage vivent dans des élevages intensifs où les conditions de vie sont insoutenables. En France, 83 % des poulets de chair et 95 % des cochons viennent d’élevages intensifs, enfermés dans des hangars surchargés où ils ne verront jamais la lumière du jour, et vivent dans leurs propres excréments.

Les enquêtes menées dans les élevages intensifs ont révélé les souffrances endurées par les animaux. Ces derniers ont souvent été élevés de manière sélective pour produire autant de viande, de lait ou d'œufs que possible, ce qui entraîne des douleurs aigües dues à des problèmes de santé aigus et chroniques – les poulets grandissent si vite qu’ils ne peuvent pas supporter leur propre poids. Leur corps écrasant leurs propres pattes pendant des jours, ils finissent par mourir.

Les poulets de chair sont élevés dans des conditions d’extrême surpopulation, dans des lieux souvent très sales, et l'accumulation d'ammoniac qui en résulte peut provoquer des lésions et des problèmes respiratoires. La situation est similaire pour les poules pondeuses. Leur bec est coupé pour éviter qu'elles ne piquent d'autres oiseaux. Si elles sont confinées dans des cages en batterie, elles disposent d'un espace de la taille d'un peu plus qu’une feuille A4 - même pas assez pour déployer leurs ailes. 

Source : Existence / We Animals Media

La souffrance des poissons dans les élevages fait l'objet de moins de recherches mais il existe des problèmes communs aux fermes aquacoles, les conditions de vie et de mort étant terribles également : notamment une extrême surpopulation, l’empêchement de comportements naturels tels que la migration, les faibles niveaux d'oxygène, etc. Les poissons sont asphyxiés à l’air libre ou au CO2, ou congelés vivants, ou même éviscérés à vif. Ils peuvent mettre plusieurs heures à mourir à l’air libre. Des conditions de mise à mort qui généralement ne seraient pas acceptées concernant des vertébrés terrestres. L’association Fish Welfare Initiative travaille à améliorer ce sujet.

Il ne s'agit là que de quelques exemples illustrant les types de souffrances subies dans les élevages industriels. Voir ici une liste plus complète (en anglais).

La pêche constitue une source majeure de souffrances

Le sort des animaux aquatiques est une question encore très négligée, y compris dans le mouvement de protection des animaux, alors qu’elle concerne 96 % des animaux tués pour la consommation. À titre d’exemple, la pêche de loisir tuerait chaque année 100 milliards de poissons dans le monde, dont la bouche ou l’estomac est souvent déchirée par l’hameçon, et qui sont souvent laissés à agoniser à l’air libre.

La pêche commerciale, industrielle ou artisanale, concerne quant à elle un nombre autrement plus astronomique de poissons. Elle tue chaque année entre 1000 et 3000 milliards de poissons (entre dix et trente fois plus qu’il n’y a d’étoiles dans notre galaxie !). Il y a peu de législations visant à réguler les modes de prise ni de mise à mort, qui permettrait pourtant de réduire les souffrances, ce qui autorise l’auteur Jonathan Safran Foer à affirmer : “Pas la peine de se demander si le poisson dans votre assiette a souffert. La réponse est toujours oui.” 

Il détaille :

“Un seul navire peut ramener à son bord 50 tonnes d’animaux marins en quelques minutes, les filets peuvent mesurer 50 kilomètres de long. Le type le plus courant de chalut de pêche à la crevette [...] est traîné sur le fond pendant des heures, emportant requins, crabes, seiches [...], à peu près une centaine d’espèces de poissons et d’autres animaux. Presque tous en meurent. Les opérations de pêche peuvent rejeter dans l’océan plus de 98 % des animaux marins morts.”

Pour plus de détails, consulter la brochure Poissons. Le carnage ou le site end-of-fishing.org. En France, les organisations PAZ et La Question Aquatique travaillent sur ce sujet négligé (voir la liste d'organisations à impact).

Les animaux souffrent-ils ?

Certains estiment qu’il n’y a pas de problème réel, car ces animaux ne ressentent pas la souffrance.

Cependant, les neurologues confirment l’intuition que les animaux ressentent des émotions telles que la joie et des sensations, comme la douleur. Il y a un consensus scientifique établi sur le fait que non seulement nos animaux de compagnie, mais aussi l’ensemble des mammifères et des oiseaux (incluant les animaux d’élevage), sont sensibles et ont donc la capacité de souffrir. Même du côté des poissons, il y a un consensus scientifique sur le fait qu’ils ressentent de la douleur.

Sur le registre de la philosophie morale et éthique, un autre consensus porte sur le fait que l’exploitation animale est “injuste et moralement indéfendable“, et ce dans la mesure où elle implique des violences et des dommages non nécessaires.

Comment lutter contre les souffrances infligées aux animaux ?

Il existe de nombreuses façons de lutter contre la souffrance animale, et il peut être difficile de savoir laquelle est la meilleure. Voici quelques pistes particulièrement prometteuses.

1. Lutter contre les pires pratiques d’élevage

Cela consiste notamment à faire pression sur les entreprises pour qu'elles s’engagent contre les pires pratiques d’élevage, ou encore à changer les normes légales. Le travail accompli jusqu'à présent a donné des résultats impressionnants – il a permis d'améliorer la vie de milliards d'animaux.

Par exemple, en France, le travail de documentation et d’alerte de L214 a permis de pousser des chaînes importantes de supermarchés tels que Casino à ne plus vendre d'œufs de poules élevées en cages, ou encore à amener plus d’une centaine d’acteurs majeurs de l’alimentaire à s’engager contre certaines des pratiques causant le plus de souffrances chez les poulets. D’autres approches consistent à améliorer les normes légales encadrant l’élevage et l’abattage des animaux. On estime que les campagnes menées jusqu'à présent auprès des entreprises ont, pour chaque dollar dépensé, permis de sortir de cages des dizaines de poulets.

Quels sont les moyens de lutter contre les pires pratiques d’élevage ?

Au cours des dix dernières années, les groupes de protection des animaux ont mené avec succès des campagnes visant à obtenir des entreprises agroalimentaires qu'elles s'engagent à améliorer leurs pratiques en matière de « bien-être animal ». En règle générale, les entreprises s'engagent à modifier leurs pratiques commerciales avant une certaine date butoir – par exemple, elles peuvent s'engager à ne plus s'approvisionner avec des œufs provenant d'élevages en cages d'ici à 2025.

Les campagnes ont des impacts croissants – en France par exemple, le groupe Mâtines, numéro un des œufs en cages, enregistre des pertes depuis 6 ans, dues à la désaffection croissante des Français et des enseignes pour ce modèle.

Cette approche a commencé par mettre l'accent sur l’abolition de l'utilisation des cages pour les poules pondeuses, et le retrait de certaines des pires pratiques pour les poulets élevés pour la viande. Cela ne permet pas d’éliminer toutes les formes de souffrances, mais il s’agit tout de même d’un pas en avant considérable.

Plus récemment, des travaux ont également été menés sur les poissons d'élevage.

Incertitudes : Cependant, le succès de ces approches tient au fait que les entreprises respectent leurs engagements. Selon certaines informations, l'industrie des œufs ne s'attend pas à ce qu'elle soit totalement hors cages d'ici à 2025. Après avoir constaté que certaines entreprises ne tenaient pas leurs engagements, certaines associations ont décidé de faire un suivi régulier pour s’assurer que les entreprises sont en conformité – et de réaliser des campagnes en cas de non-respect.

Par ailleurs, on ne sait pas encore si l'industrie de l'agriculture animale acceptera de nouvelles campagnes visant à apporter de nouvelles améliorations, ni si ces améliorations affectent la demande et l'offre de produits d'origine animale. Le travail sur les entreprises, même s’il a apporté des résultats concrets, est donc à compléter d’autres approches.

Il existe plusieurs exemples de réformes juridiques qui ont permis d'améliorer les conditions de vie des animaux d'élevage, par exemple avec la Proposition 2 et la Proposition 12 en Californie, qui exigent légalement que les fermes fournissent suffisamment d'espace aux animaux en cage pour qu'ils puissent se retourner et s'étirer. En Europe, les avancées dépendent des pays. L’Allemagne s’est engagée contre le broyage des poussins mâles à la naissance. La France interdit également ce broyage, mais pas pour les œufs présents dans les produits transformés (qui représentent 25 millions de poussins).

Il y a une inertie politique forte, et cette approche est donc plus difficile à mettre en œuvre que l'obtention d'engagements de la part des entreprises, mais son impact peut être décuplé. En effet, l'inscription de normes dans le droit est plus susceptible de s’inscrire dans le temps car la législation sera plus dure à changer. Il est cependant important de s’assurer de la bonne application de la loi.

2. Réduire la consommation de produits d'origine animale

Les animaux d'élevage souffrent car il existe une demande élevée pour leur viande et les aliments qu’ils produisent. Il existe plusieurs moyens prometteurs de réduire cette demande, et donc de diminuer le nombre d'animaux soumis à des conditions de vie et de mise à mort insoutenables. L'une d'entre elles consiste à encourager les individus à consommer moins, voire pas de produits d'origine animale. En effet, une transition vers des élevages extensifs ayant de “bonnes” conditions de vie ne permettrait pas de répondre à la demande actuelle. Cependant, il est difficile de créer un changement de comportement chez les individus à grande échelle. C'est pourquoi, ces dernières années, l'accent a davantage été mis sur l’accompagnement au changement de l'offre, c'est-à-dire sur l'amélioration de la disponibilité et de la qualité des produits de substitution aux produits d’origine animale (chair, œufs, etc.).

Photo par Anna Pelzer sur Unsplash

Quels sont les moyens de réduire la consommation de produits d’origine animale ?

Le rapport coût-efficacité des différentes approches sur cet enjeu reste encore difficile à déterminer. Il semblerait que les approches axées sur le changement institutionnel, plutôt que sur le changement individuel, soient plus efficaces, mais cela reste à préciser.

Plusieurs interventions peuvent réduire la consommation de produits d'origine animale, notamment :

Même lorsqu’elles le souhaiteraient, les populations peinent à réduire leur consommation de produits d'origine animale car elles n'ont pas accès à des alternatives satisfaisantes et inspirantes dans leur vie quotidienne. L’approche institutionnelle vise à accroître la disponibilité d'aliments d'origine végétale pour réduire le recours aux produits d’origine animale.

Ces dernières années, des associations ont encouragé, avec succès, la restauration collective (les écoles, hôpitaux, universités et entreprises) à proposer des options sans produits d'origine animale. Parmi ces différentes approches, on peut citer:
- S’assurer qu'un ou plusieurs jours de la semaine soient entièrement végétariens (par exemple, les lundis sans viande)
- Augmenter la fréquence des repas sans viande ou produits d’origine animale
- Encourager les restaurants à proposer un plus grand choix d'options sans viande ou produits d’origine animale
- Former, conseiller et fédérer les chefs cuisiniers et décideurs pour démocratiser une offre plus végétale, de qualité et attrayante
- Au niveau français, il existe désormais des obligations légales concernant la végétalisation de l'alimentation dans la restauration collective (lois EGALIM, Climat et Résilience)

En France, Assiettes Végétales est particulièrement active sur le sujet.

D'autres approches visent à proposer aux consommateurs des produits d’origine végétale plus nombreux et de meilleure qualité dans les magasins, pour la consommation individuelle. Bien que les produits soient fabriqués par des entreprises à but lucratif, les organisations à but non lucratif ont utilisé différents moyens pour apporter leur soutien au développement des substituts aux produits d'origine animale, notamment des programmes d'étiquetage, le financement de la recherche sur les protéines végétales et le soutien aux entreprises travaillant dans ce domaine.

Enfin, une piste plus technologique réside dans la recherche et le développement de protéines cellulaires. Ce processus utilise des cellules animales cultivées dans des bioréacteurs (un processus similaire à la production de levure) pour produire des produits animaux, sans qu'un être sensible soit tué. Voir cette page pour comprendre comment cela fonctionne.

Cependant, le processus est beaucoup plus complexe que la production de levure, et il n'est pas certain que les coûts soient compétitifs par rapport à ceux de l'industrie actuelle de l'agriculture animale (il y a des débats sur le sujet). À ce stade, la plupart des travaux des organisations à but non lucratif se concentrent sur le financement de la recherche pour surmonter ces obstacles, tout comme sur la réglementation juridique des produits afin de faciliter leur mise sur le marché.

Ce développement prendra donc du temps et comporte des incertitudes. En revanche, si cette approche s’avérait fonctionner et que la viande cellulaire devenait moins chère que la production conventionnelle de produits animaux, elle aurait le potentiel de remplacer la viande à moindre effort pour les humains, qui n’auraient pas à changer leurs habitudes, et sans souffrance pour les animaux.

On estime que pour chaque personne qui adopte un régime alimentaire sans produits animaux, 105 animaux vertébrés sont épargnés chaque année. Une grande partie de ces animaux sont des poules et des poissons, qui ont souvent les pires conditions de vie. La sensibilisation individuelle fait appel à diverses méthodes pour encourager les individus à consommer moins, voire pas de produits d'origine animale.

Les interventions les plus courantes sont la distribution de tracts, les manifestations, les actions de sensibilisation en ligne, les campagnes où les gens sont encouragés à essayer le véganisme pendant une semaine ou un mois (comme le mois de janvier vegan), puis leur fournissent des ressources pour continuer.

Toutefois, certaines données montrent que ces approches ne sont peut-être pas très efficaces, en particulier en ce qui concerne la distribution de tracts et les publicités ciblées. Les engagements comme le mois de janvier vegan et l'éducation à la protection des animaux sont plus prometteurs (bien que les preuves soient encore limitées).

3. Faire évoluer la culture de notre société à propos des animaux

Il y a trente ans, les discussions sur la question animale tournaient autour de l’affirmation que “les animaux ne souffrent pas”. Une telle affirmation a aujourd’hui quasiment disparu, sans que nous en ayons même conscience. Cela est dû au fait que notre culture a changé pour intégrer la réalité de la souffrance animale. Si ce changement s’est opéré à bas bruit, il est bien réel.

De nombreuses associations et personnalités œuvrent chaque jour à changer la façon dont nous voyons les animaux, dont nous prenons en compte leurs intérêts, et pour que la question animale soit vue comme une vraie question de société. Un tel changement culturel est nécessaire si l’on veut changer nos comportements et les dispositifs légaux qui encadrent et autorisent l’exploitation des êtres sentients.

Le changement culturel passe notamment par les relais médiatiques, les livres, les films, les réseaux sociaux, les prises de position publiques, mais aussi les actions de terrain (les manifestations…).

Notamment, en France, il a fallu attendre le Sommet de Copenhague sur le climat (en 2009) et l’intervention de Paul McCartney et Rajendra Pachauri (alors président du GIEC) pour que la remise en question de la consommation de produits animaux soit relayée par les médias. Il subsiste néanmoins un fort tabou concernant cette question - en France particulièrement. Par exemple, la mise en avant des intérêts des animaux reste inaudible lorsque l’on entend réformer la restauration collective. D’autres arguments plus consensuels (écologiques, sanitaires, etc.) prennent alors le relais auprès des acteurs institutionnels. De même, une partie importante du mouvement écologiste rechigne à soutenir des initiatives visant à réduire la pêche ou l’élevage, bien qu’il s’agisse de points de levier forts (concernant le changement climatique, par exemple).

Il est donc important de soutenir le travail des associations qui veulent faire tomber ces tabous culturels.

L’efficacité comparative des différents modes de lutte culturelle est parfois difficile à évaluer : le changement résulte la plupart du temps d’une synergie d’interventions et s'opère sur la durée, et il est difficile d’isoler telle ou telle cause précise. Néanmoins, certains types d’interventions semblent très efficaces : les vidéos d’abattoirs ou d’élevages ont notamment permis à la question animale de rentrer pleinement dans les préoccupations sociétales.

4. Améliorer le bien-être des animaux sauvages

L'écrasante majorité des animaux vivent à l'état sauvage, et souffrent de nombreuses manières, du fait des humains ou pour d’autres raisons : ainsi, une grande partie d’entre eux meurent de faim à un jeune âge. Pourtant, on accorde très peu d'attention à la manière dont nous pourrions améliorer le bien-être des animaux sauvages. 

Photo de Ilnur Kalimullin par Unsplash

Cela s'explique en partie par la complexité de la question : il est difficile de prévoir exactement comment un écosystème réagira à une intervention, et il est important de s’assurer que nous n'aggravons pas la situation en essayant d'améliorer les choses, par exemple en contribuant à modifier davantage les écosystèmes existants. À ce stade, la majeure partie du travail consiste à encourager la recherche scientifique afin de mieux comprendre cette cause très négligée.

Sur ce sujet, et en français, le site suivant fournit un excellent résumé.

Y a-t-il des raisons de ne pas prioriser cette cause ?

Nous pensons que l'amélioration des conditions de vie des animaux est l'un des meilleurs moyens de réduire la souffrance dans le monde aujourd'hui, mais voici quelques raisons pour lesquelles vous pourriez choisir de donner la priorité à d'autres domaines. Il est difficile de décider sur quelle cause se concentrer : votre choix dépendra probablement de vos valeurs et de votre vision du monde. 

Vous pourriez donner la priorité aux humains plutôt qu'aux animaux non humains

Bien que nombre d'éléments indiquent que les animaux peuvent souffrir, vous pensez peut-être que le bien-être humain est suffisamment important pour que vous lui donniez la priorité malgré le nombre bien moins élevé d’individus concernés. Il faut néanmoins savoir qu'en aidant les animaux, nous aidons aussi les humains, car nos pratiques agricoles nuisent non seulement aux animaux, mais augmentent les risques de pandémies et contribuent au changement climatique (l’élevage est la première cause de déforestation), maux qui affectent également les populations humaines. La surconsommation actuelle de produits animaux nuit également à la santé (voir également ce lien).

Cependant, il est n’est pas certain que ces avantages indirects améliorent le bien-être humain autant que l'aide directe aux humains, de sorte que vous pourriez choisir de donner la priorité à la santé dans le monde.

Vous pourriez donner la priorité aux risques catastrophiques

Vous pourriez également penser que, même si le bien-être des animaux est extrêmement important, vous pourriez avoir un effet encore plus grand sur le monde (et tous ses habitants) en luttant contre les risques catastrophiques.

Organisations prometteuses sur le sujet 

De nombreuses associations font un travail remarquable sur ces questions, et fonctionnent grâce à la générosité des donateurs et donatrices.

Nous avons réalisé une liste d'organisations à fort impact dans la section dédiée de notre page sur le don efficace, que nous vous encourageons à consulter.

Credit : We Animal Media

Les recommandations ayant tendance à être mises à jour d’année en année selon les besoins du secteur, Giving What We Can recommande également de faire des dons par l'intermédiaire d'un fonds qui va adapter les financements selon les besoins du moment :

S’investir dans ce domaine

Bénévolat

Il est possible de faire du travail bénévole pour aider dans ce domaine. 

En anglais, Animal Advocacy Careers fournit des ressources et des listes de choses à réaliser permettant d’aider de manière bénévole. The Humane League a également besoin de volontaires capables de réaliser des actions en ligne

En France spécifiquement, L214 fait une synthèse des évènements pour les animaux : conférences, rencontres, manifestations, projections...

Carrières

Vous pouvez également orienter votre carrière vers ce domaine. En France, le site Pro Animaux répertorie les offres d'emploi sur ce sujet.

A l’international, nous vous recommandons de consulter Animal Advocacy Careers, qui offre des conseils de carrière sur ces sujets. Ils fournissent un cours en ligne gratuit, où ils aident les gens à comprendre comment ils peuvent contribuer selon leurs compétences. Ils répertorient également des offres d'emploi sur cette page, et fournissent des conseils personnalisés.

Pour un guide organisé par domaine de compétence, voir également ce post.

Cependant, il est à noter que souvent, ce sont les fonds qui font défaut dans ce domaine, et donc qu’il peut être complexe d’y trouver un emploi. Certaines personnes choisissent donc d’utiliser leurs compétences pour continuer leur carrière à un poste bien rémunéré (mais non lié aux animaux), puis de donner une plus grande partie de leurs revenus à des organisations impactantes pour les soutenir.

Il est également possible de se former aux enjeux relatifs à la condition animale, via un diplôme universitaire, un cours en ligne ou une spécialisation de Master. Ce lien et ce lien permettent d’en savoir plus. Une autre option prometteuse peut être de travailler sur les protéines alternatives, un secteur en croissance: ce site contient des offres d'emploi et des formations sur le sujet.

Enfin, en France, les Estivales de la question animale permettent de rencontrer des personnes motivées avec qui s’engager, de manière professionnelle ou bénévole.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur ce sujet, nous vous recommandons les ressources suivantes.

Ressources anglophones utiles:

Sur des sujets plus spécifiques:

  • Sur les protéines alternatives : Ce podcast indique à quel point le sujet est prometteur 
  • Sur la souffrance des animaux sauvages : voir Helping Wild Animals, ce podcast et l’article The wild frontier of animal welfare de Vox ou le travail produit par Animal Ethics (aussi en français).
  • Les invertébrés représentent un grand nombre d’animaux (1000 milliards d’insectes sont tués chaque année pour la nourriture), mais peu de recherches sont réalisées sur ces animaux. Voir ici et ici pour en savoir plus.
  • Cette liste de ressources fournit encore plus d’articles pertinents (en anglais).

De plus, le Forum Altruisme Efficace est un lieu d’échanges et de discussion portant sur ces sujets (en anglais). La section Bien-être animal contient des ressources introductives sur le sujet, ainsi qu’une liste des posts considérés comme étant parmi les plus intéressants.

Ressources francophones utiles:

Communautés sur le sujet

La plateforme Impactful Animal Advocacy regroupe des personnes du monde entier souhaitant agir pour réduire la souffrance animale, et permet des échanges et des contacts. Elle met également à disposition des ressources et une newsletter.

Parmi les groupes Facebook, il y a également le groupe Effective Animal Advocacy (en anglais), et le groupe Réduire la souffrance des animaux sauvages (en français). 

Programmes

De manière générale, le cours en ligne gratuit d’Animal Advocacy Careers fournit un bon tour d’horizon du domaine, des défis et des opportunités.

Altruisme Efficace France travaille à la réalisation d’un programme de formation (contenu assez proche de celui d’ACC mentionné ci-dessus) qui permettra aux personnes souhaitant s’engager d’acquérir rapidement des connaissances utiles.

Sur le sujet des protéines alternatives plus précisément, il y a également le programme Alternative Protein Fundamentals, le plus important qui éduque sur ce sujet, et qui permet d’obtenir du réseau et des opportunités de carrière.

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Cette page reprend des passages traduits du site web de Giving What We Can, rédigés par Michael Townsend